Connaissance de soi
Trouver l’unité : la force du temps
Quelle est ma juste place dans la relation avec mon conjoint, mon enfant, mon hiérarchique… : le temps, un allié
Dans le quotidien routinier de nos vies, notre « voie » personnelle se cherche dans les toutes petites choses. Lorsqu’il y a une tension, même petite, dans la relation avec mon compagnon, mon hiérarchique, mon fils, comment accéder au comportement juste ?
Combien de fois nous nous disons dans notre for intérieur « si seulement j’avais réagi autrement, j’aurais pu… j’aurais dû.. ; dire ceci, faire cela etc… »
Si nous regardons en nous-même, nous observons que nos voix intérieures sont multiples. Laquelle a raison entre celle de la colère, de la peur, du défi, du sauveur, etc ?
Lorsque nous réagissons tout de suite après l’évènement
…c’est souvent la voix intérieure des émotions qui l’emporte. L’exemple typique est celui de la décision prise sous le coup de la colère dans la relation conjugale : mon compagnon m’agace, m’exaspère, je m’emporte en jurons et en vitupérations contre lui, et je prends la décision contre lui, en rejet, en refus. C’est ici la voix de la colère qui m’a pilotée dans ma réponse.
Agir dans l’immédiat, répondre tout de suite, nous met dans le registre du réactionnel.
Le réactionnel est pétri de nos conditionnements : nos croyances, nos peurs, nos valeurs et certitudes forgées par le passé. Le réactionnel est rarement la juste posture.
S’accepter comme étant très souvent dans le réactionnel
Il est intéressant d’accepter d’être dans le réactionnel, de se voir pris dans sa colère, et de reconnaître que la réponse immédiate a été pilotée par elle. D’une certaine manière, c’est déjà commencer à s’en détacher.
Se laisser du temps avant d’agir permet d’accéder à une voix intérieure plus «profonde»
Se laisser du temps entre l’évènement déclencheur de l’émotion, et le comportement, va permettre à d’autres voix intérieures de s’exprimer, celles que l’on entend moins d’habitudes. D’ores et déjà, après un certain temps, on peut ressentir que l’énergie n’est plus la même, l’intensité a baissé. Après la tempête apparaît l’eau calme.
Il peut y avoir, si je reprends l’exemple du conjoint, une voix plus profonde qui dit « j’ai envie de vivre autre chose avec lui que cela, j’ai plutôt envie de… » et un désir apparaît. Ainsi j’ai accédé à une couche un peu plus profonde de mon être, en me donnant le temps. Ce désir peut être partagé à l’autre, avec une intensité plus basse, et donc être davantage audible par l’autre.
En bref :
. Pour trouver le « juste » comportement, il est intéressant de noter sur le vif ce qui se passe, la situation déconcertante, gênante, où je sens que je suis débordé ( e) par une émotion…
. …Puis, de se créer dans sa vie, des espaces à soi, pour revenir sur certaines situations, accueillir les nouvelles sensations. Souvent, plus à froid, d’autres idées et sensations viennent enrichir le débat intérieur.
. Le temps de l’humain – keros – n’est pas le temps de la montre – chronos – ainsi c’est dans la durée que peut apparaître la réponse juste, au-delà du réactionnel.